Une Europe tentée par le nationalisme

Les bons résultats de la droite nationaliste aux européennes sont-ils liés aux politiques européennes ou est-ce une forme de vote de sanction des politiques nationales?
Patrick Chastenet (PC): C’est à l’évidence une combinaison des deux. Sur le plan européen, un nombre non négligeable de listes ont fait campagne sur le thème: «L’Europe, ça suffit», tandis que les autres dénonçaient en vrac les fameuses «normes européennes» accusées de tous les maux, notamment de freiner la concurrence et d’empiéter sur la souveraineté des peuples. Souvenons-nous du récent mouvement de mécontentement des agriculteurs contre le Green Deal. Il touche presque toute l’Europe puisque ce «pacte vert» vise à rendre toute l’Europe climatiquement neutre en 2050.
Or, les partis national-populistes et même une partie des libéraux ont parfaitement compris quel bénéfice électoral ils pouvaient tirer en agitant l’épouvantail de la décroissance et de l’écologie «punitive». Si l’on ajoute, dans le cas français, la polarisation autour du Rassemblement national (RN), souhaitée et entretenue par le Président lui-même, on a les éléments pour que ce scrutin devienne un plébiscite pour ou contre Emmanuel Macron.
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