Les deux femmes s’attèlent à la critique d’un «projet politique» qu’elles jugent «alarmant», c’est-à-dire l’infiltration de «l’idéologie transgenre dans toutes les sphères de la société». Cette idéologie qui «efface les femmes» aurait, selon elles, des accointances avec le transhumanisme. Bien que ne s’affichant pas comme croyantes, les deux auteures s’interrogent dans une dernière partie sur la tentation qu’a l’homme de devenir son propre créateur et ainsi, de remplacer Dieu.

Pour Dora Moutot et Marguerite Stern, le transgenrisme est une mode qui passera, mais qui risque de laisser de graves séquelles, en particulier chez les ados ou jeunes adultes ayant pris des traitements hormonaux ou subi des opérations chirurgicales. Elles dénoncent la «contagion sociale» par des blogs, TikTok et Instagram ou encore l’école et l’explosion de cas de «dysphorie de genre d’apparition rapide» chez les adolescents.

Si on peut comprendre cette volonté de rendre les coups – elles sont régulièrement menacées de mort à cause de leurs prises de position –, le ton trop souvent provocateur atténue le fond du propos qui mérite d’être lu. Est-ce pour se conformer au style sulfureux de Magnus, connu pour éditer des figures classées à l’extrême droite? On regrettera ainsi le personnage fictif et très (trop!) caricatural de Robert, accro au porno, qui décide à 65 ans de devenir Catherine.

Ce récit en fil rouge n’apporte pas grand-chose si ce n’est une incarnation du «lobbying transgenre» que dénoncent les auteures. Il n’en demeure pas moins que de nombreux thèmes sont abordés qui méritent qu’on s’y attarde: la prévalence de comorbidités psychiatriques – en particulier l’autisme – chez les personnes ayant décidé de «transitionner» (c’est-à-dire de changer de genre sans forcément passer par une opération chirurgicale ou par une prise d’hormones); les témoignages de «détransition», la dimension sectaire ou les questionnements sur le rôle des médecins et des chercheurs dans ce phénomène. Contenu explicite pour lecteurs avertis.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juin 2024

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