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Où est Dieu dans les décombres? Les enjeux de l’Ukraine, face à son destin

La guerre en Ukraine est entrée dans notre quotidien, qu’on le veuille ou non. Un de ces conflits de la routine, qui résonne au loin et inlassablement dans les médias. Au point qu’on oublie que sur place, ce sont des personnes qui se battent; des chrétiens, comme vous et moi, qui ont pris les armes ou s’en défendent. Parfois contre d’autres chrétiens.
David Métreau

La thématique du dossier a été choisie mi-février. C’était avant le 28 février et les échanges tendus entre le président des Etats-Unis Donald Trump – assisté de son vice-président JD Vance – et le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale. Avec ce moment télévisuel se concrétisent à la fois un tournant dans le conflit en Ukraine et manifestement une rupture majeure dans l’équilibre dans un monde «post-chute du mur de Berlin» et peut-être «post-Deuxième Guerre mondiale».

Au-delà des alliances militaires, des coups stratégiques et géopolitiques, la guerre ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui souffrent, qui vivent, qui pleurent et qui espèrent. «Nous ne voulons pas seulement la paix, nous voulons la victoire, la liberté et l’indépendance.» Cette phrase prononcée par Yehor, jeune soldat originaire de Crimée rencontré en juillet 2024 et engagé comme volontaire dans les Forces armées ukrainiennes, résume à la fois la détermination de son pays à résister face à l’invasion de la Russie et la difficulté à trouver une issue correcte pour la fin de la guerre. «A moins que Vladimir Poutine décide de retirer ses troupes.»

Après deux ans et demi dans les tranchées, Yehor a récemment été libéré de son engagement militaire. Il rêve d’un avenir dans le civil et d’une santé mentale renouvelée, loin des bombes et des couvre-feux. Sur son compte Instagram, les photos de paysages marins avaient laissé place à des images martiales. Aujourd’hui, ce sont des photos de chiots, signe d’une quête de vie et de quiétude.

Trois ans de guerre, se sont aussi des chrétiens bousculés dans leur foi qui prennent conscience de la fragilité de la vie et de l’urgence à annoncer l’Evangile pour le salut du plus grand nombre. Ce sont des communions brisées entre Eglises russes et ukrainiennes – des sœurs il y a trois ans – des deux côtés de la ligne de front. La guerre amène à rendre bien plus concrètes des notions théologiques planant parfois dans le nuage des idées pour s’incarner. Ou tout simplement être revues.

La guerre ce sont aussi des petits miracles, comme celui vécu par Léonid, rencontré en juillet 2024 puis recroisé en février 2025. D’un point de vue statistique, on pourrait compter ce jeune homme de 29 ans parmi le million de victimes de la guerre si on compte les morts, blessés et disparus, civils comme militaires des deux côtés. Blessé à la jambe lors d’un entraînement à balles réelles quelques semaines avant de rejoindre le front, il a décidé de voir cet imprévu comme une bénédiction. «Plusieurs personnes m’ont dit que ce n’était sûrement pas un hasard, que c’est la main de Dieu qui m’a arrêté.»

Bien qu’exempté de conscription car ayant déjà combattu trois ans pour l’armée israélienne dans le cadre de son service militaire, ce jeune chrétien d’origine juive jusqu’alors passionné par les armes ne veut plus tirer sur qui que ce soit. «J’ai vu l’impact d’une balle de kalachnikov dans ma chair, je ne souhaite cela à personne.» Ironique pour un instructeur de tir professionnel. La guerre, c’est une nation qui souffre et qui mérite notre soutien, nos prières et notre compassion.

David Métreau

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Avril 2025

Dossier: L'Ukraine face à son destin

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