ONG chrétiennes sous pression en Inde

Le gouvernement indien a refusé de renouveler une licence d’exercice à quelque 13 000 organisations non gouvernementales en mars dernier. Raison invoquée: les financements étrangers, qui risquent de faire de ces ONG des agents à la solde de puissances étrangères. A l’image de Greenpeace, première à se faire débouter, les organisations étrangères auraient pour objectif de ralentir la croissance du pays.
Mais de nombreux responsables chrétiens dans le pays soupçonnent que le Premier ministre Narendra Modi s’attaque particulièrement aux organisations chrétiennes d’aide humanitaire: en effet, un grand nombre des organisations qui se sont vu refuser une autorisation d’activités sont affiliées à des groupes chrétiens.
De nombreux observateurs sur place situent ces restrictions dans le contexte d’une crainte de plus en plus présente en Inde: sous la pression de groupes fondamentalistes hindous, les autorités et la population croient que des organisations chrétiennes achètent des conversions contre de l’argent ou des biens matériels. Ce que réfutent clairement celles-ci.
Le sujet a fait polémique dernièrement dans le pays, lorsque Mohan Bhagwat, chef du mouvement nationaliste Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), a émis de sévères reproches envers la mission de feu Mère Teresa, dont le travail humanitaire était jusque-là unanimement valorisé: «Son travail était bon, mais il y avait des intentions cachées: faire que les personnes se sentent redevables et deviennent chrétiennes.»
Christianisme Aujourd’hui a contacté plusieurs responsables d’organisations actives en Inde: ils ont préféré ne pas s’exprimer, afin de ne pas paralyser leur situation ou celle de leurs partenaires. En effet, la grande part des 13 000 organisations sont encore dans l’attente de réponses des autorités indiennes.
René Progin
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui septembre 2015
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