N’oublions pas les prostituées
La prostitution serait le plus vieux métier du monde. Cette formule sent bon la capitulation. Se prostituer est-il un choix personnel ou une contrainte? Peut-on s’en sortir?
Nous ne voulons pas dédouaner de leur responsabilité celles et ceux qui se prostituent, mais plutôt combattre l’esprit de prostitution, qui amène à monnayer son corps contre de l’argent, des services, des avantages. Cet esprit trouve un terrain de prédilection souvent auprès des nécessiteux, mais aussi de ceux qui sont dans l’abondance. Car il est fondé sur une méconnaissance de Dieu.
Amely James Koh Bela, dans son livre La prostitution africaine, a interrogé un grand nombre de prostitué(e)s. Chacun(e) avait une histoire différente mais le point commun était un drame familial qui les avaient amené(e)s à se sacrifier pour subvenir aux besoins de leur famille.
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La prostitution serait-elle alors un moyen facile pour les faibles d’esprit? Se résoudrait-elle à l’alimentaire? Amely a relevé qu’aucun(e)s des prostitué(e)s, dans sa jeunesse, n’avait caressé le rêve de finir sur le trottoir. Voilà pour le «métier».
Les Eglises ont quelque chose d’unique à amener, car seul un changement de cœur est vraiment efficace. La situation matérielle a beau s’améliorer, beaucoup retournent à la prostitution quand reviennent les mauvais jours. Au contraire, les personnes qui ont rencontré personnellement le Christ n’y retournent pas.
La Bible a des choses à dire sur la prostitution. Même le père des croyants, Abraham et sa femme Saraï ont marchandé avec leur corps: en prétendant qu’ils étaient frère et sœur en Egypte et en faisant un enfant avec la servante Agar. Saraï n’avait pas le monopole de cet altruisme exagéré, qui n’a pas de nom. Les filles de Lot aussi ont employé leur corps contre nature, par «nécessité».
Comme Jésus face à Marie de Magdala, nous n’avons pas à fuir les personnes prostituées comme des pestiférés, mais à les accueillir quand on sait qu’elles ont péché par ignorance. Elles attendent de nous un peu de compassion. Elles sont nombreuses et la fin du travail n’est pas pour demain. Pour les cas sans issue, endurcis ou «maudits» selon Rom. 1,38, notre rôle se limite à l’intercession.

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juillet-Août 2009
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