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Mon amie la rose, Françoise Hardy

Ces HITS entrés dans l’histoire
Jonathan Hanley

Décédée le 11 juin, Françoise Hardy laisse quelques textes qui touchent aux thèmes de l’éternité, du temps qui passe et de la mort («Que tu m’enterres», «Et si je m’en vais avant toi», etc.). Mais quand paraît «Mon amie la rose», la chanteuse était connue pour ses succès plus légers à propos des relations sentimentales. Or ce texte, écrit par une amie de l’artiste, est une méditation sur la fragilité de la beauté et le caractère éphémère de la vie, contenant une question fondamentale: notre existence se limite-t-elle à nos années sur terre, ou sommes-nous destinés à une éternité au-delà de la mort physique?

Avec l’image de la rose, symbole de l’amour et de la beauté, le titre semble promettre une chansonnette doucereuse. Mais la première ligne de chaque strophe détrompe l’auditeur: «On est bien peu de chose.» Et la suite poursuit avec cette interrogation autour de notre être essentiel. Qui sommes-nous vraiment? Qu’est-ce qui donne du sens à notre passage sur terre?

La première strophe voit naître la rose à l’aurore, «épanouie, heureuse et amoureuse», mais le temps ne lui accorde qu’un instant d’existence: «Me suis fermée la nuit, me suis réveillée vieille, pourtant j’étais très belle.» Un avertissement contre une approche de la vie qui dépend trop de la beauté physique comme raison d’être. La strophe suivante évoque déjà la mort: «Tu m’admirais hier et je serai poussière pour toujours demain.» Ne sommes-nous vraiment que poussière pour toujours? Elle suggère aussi que notre destinée n’est pas limitée par le monde purement matériel: «Vois, le Dieu qui m’a faite me fait courber la tête.»

Dans la troisième strophe, la rose est morte, mais son âme continue de danser «bien au-delà des nues». Elle conclut: «Croit celui qui peut croire, moi j’ai besoin d’espoir, sinon je ne suis rien.» La question qui s’impose est de savoir en quoi ou en qui nous plaçons notre espoir. En une vague puissance cosmique qui fera «danser notre âme parmi les étoiles»? Ou en un Dieu personnel qui nous connaît et nous aime?

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Françoise Hardy, Mon amie la rose

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l’a dit ce matin
À l’aurore je suis née
Baptisée de rosée
Je me suis épanouie
Heureuse et amoureuse
Aux rayons du soleil
Me suis fermée la nuit
Me suis réveillée vieille
Pourtant j’étais très belle
Oui j’étais la plus belle
Des fleurs de ton jardin

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose

Me l’a dit ce matin
Vois le Dieu qui m’a faite
Me fait courber la tête
Et je sens que je tombe
Et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu
J’ai le pied dans la tombe
Déjà je ne suis plus
Tu m’admirais hier
Et je serai poussière
Pour toujours demain

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Est morte ce matin
La lune cette nuit
A veillé mon amie
Moi en rêve j’ai vu

Éblouissante et nue
Son âme qui dansait
Bien au-delà des nues
Et qui me souriait
Croit celui qui peut croire
Moi j’ai besoin d’espoir
Sinon je ne suis rien

Ou bien si peu de chose
C’est mon amie la rose
Qui l’a dit hier matin

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet-Août 2024

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