Le pinceau prédicateur

Damien Baslé est infographe et travaille à Valence, notamment pour des œuvres chrétiennes. Il est aussi peintre et aime s’exprimer par la peinture qu’il juge être une discipline exigeante tout en étant jeu et découverte. Membre de l’Eglise évangélique libre de sa ville, il a répondu positivement lorsqu’elle a proposé d’ouvrir le temps de culte aux diverses expressions artistiques. C’est ainsi qu’il a proposé de peindre un tableau durant la prédication, se laissant inspirer par ce qu’il entend en même temps que l’assemblée. Le résultat est fascinant. C’est alors que l’auditoire découvre une progression en résonance avec le message, mais il y a aussi des bouleversements en cours d’exercice, au point qu’en l’espace d’une demi-heure la peinture évolue; et parfois, des figures, des choses disparaissent complètement. On dirait une bande dessinée qui se déroule, mais dont les cases s’effacent en se superposant.
Des encouragements pour l’Eglise
Est-ce une technique? N’est-ce pas dommage de «perdre» une illustration en cours de route? Damien explique: «Je ne pense pas que cela corresponde à une technique particulière. A la base, j’aime la peinture spontanée, que tout puisse se transformer en quelques coups de pinceau. Dans le cadre de la “peinture en direct”, je trouve assez intéressant de pouvoir raconter une histoire et sa progression». Alors que le prédicateur suit son idée, l’artiste suit la sienne et sa concentration est extrême. Un mot provoque une couleur, un silence ouvre sur une respiration qui permet un recul, une vérité réoriente l’image. La toile parle et lorsque le prédicateur s’arrête, Damien se retire et regarde son travail. Il a le sourire et il est épuisé. L’assemblée a envie d’applaudir.
Modeste, mais heureux, Damien reconnaît: «Je suis surpris des réactions. Après une récente “peinture en direct”, tandis que la main du crucifié s’était transformé en main protectrice du Père recueillant un homme dans le dénuement, plusieurs personnes sont venues me voir et me dire leur ressenti. L’une d’elles, qui était très malade et qui est décédée précocement, m’a confié avoir reçu un signe d’encouragement pour sa situation.»
Eric Denimal
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui2015-03-23 – avril 2015
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