Le 24 août 1572, la Saint-Barthélémy débute
Ce dimanche-là, en ce matin de la Saint-Barthélemy, en plein Paris, un groupe d’hommes pénètre chez l’amiral de Coligny, blessé deux jours plus tôt dans un attentat. Il est une heure du matin. Le chef huguenot est poignardé puis défenestré. Ainsi meurt tragiquement un brillant serviteur de l’Etat de 53 ans. La vie de l’amiral Gaspard de Coligny aura été marquée par sa double fidélité: au roi premièrement qu’il servit contre les ennemis de la France de l’époque; à la foi réformée ensuite, qu’il tenta de défendre sans nuire à son pays, devenant ainsi le porte-parole de la voie calviniste. Considéré comme un hérétique et un politicien dangereux, Coligny paie donc de sa vie ce double engagement contradictoire à l’époque.
L’autre conséquence de l’attentat est le déclenchement du massacre de la Saint-Barthélemy: les protestants présents dans la capitale pour le mariage d’Henri de Navarre, l’un des leurs (futur Henri IV), sont poignardés, égorgés, fusillés par les catholiques fanatisés du duc de Guise, encouragés aussi par la confusion qu’entretiennent les souverains en place, le roi Charles IX et sa mère Catherine de Médicis. En conseil privé, ceux-ci ont d’ailleurs entériné la décision de cette chasse au huguenot, comme mesure intérieure et extérieure de salut public. Le carnage dure deux jours et s’étend à la province. Le nombre des victimes de la Saint-Barthélemy est impossible à préciser, les chiffres avancés, à l’époque comme maintenant, étant trop contradictoires. Mais le bilan dépasse largement le millier de morts.
L’événement pèsera en tout cas comme une effroyable tache dans l’inconscient collectif des Français, une marque indélébile de l’intolérance religieuse.
Michel Béghin
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui octobre 2015
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