Ils ont fait de la permaculture leur style de vie – Norbert Valley

Un jardin pour rencontrer son prochain

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«Je ne peux pas respecter Dieu si je ne respecte pas sa nature», déclare Norbert Valley, pasteur fraîchement retraité et ancien président du Réseau évangélique suisse (RES). Après sa conversion à Christ, il témoigne avec humour avoir - tardivement - vécu une deuxième conversion, celle de la préservation de la nature. Cette prise de conscience se matérialise dans son propre potager, mais aussi dans un jardin partagé cultivé en permaculture depuis quatre ans sur un terrain de 300 m2 appartenant aux transports publics du canton de Fribourg. «Même si nous sommes une poignée de chrétiens à être à l’initiative, la majorité de la douzaine de personnes actives dans le potager sont des gens “non-Eglisés”, qui n’adhèrent pas à la foi chrétienne», souligne
Norbert Valley.
Dans son Eglise FREE de Morat, plusieurs soirées avaient été organisées autour des thématiques du film «Demain» de Cyril Dion et Mélanie Laurent. «Pour chaque soirée nous invitions un spécialiste: économiste, agriculteur, instituteur, responsable politique. Après avoir nourri notre réflexion, le jardin partagé nous a permis d’avoir un lieu où on peut échanger. On parle de la permaculture, de l’avenir de la planète.»
Formé en permaculture par des professionnels
Le pasteur a lui-même été formé en permaculture par des professionnels et a complété leur approche par de nombreuses lectures. Sur vingt-cinq participants à sa formation, deux autres étaient chrétiens. «A la première rencontre notre foi a soulevé des questions. “Mais vous savez que la terre est faite avec les mêmes micro-organismes que notre corps?” m’avait questionné un participant. Ce à quoi j’avais répondu: “Mais ce n’est pas étonnant puisque selon la Bible, l’homme est fait de la terre. D’ailleurs en hébreu le mot terre est adama et le mot homme Adam.”»
Parler du Créateur
Plutôt que de vouloir convaincre les chrétiens de s’intéresser à la permaculture et à l’écologie, le pasteur a pris la démarche inverse. «J’ai pris conscience qu’il y a des gens qui ne sont pas évangéliques, en dehors de l’Eglise, et qui ont une conscience très aiguë de la pérennité de la planète. Ils sont prêts à entendre parler de Dieu. Le développement durable intéresse les non-évangéliques. C’est un terrain pour aborder la sauvegarde de la Création. Je parle du Créateur et les gens écoutent. La démarche est intéressante à ce niveau-là.»
Retraité depuis novembre, quoique toujours impliqué dans les deux Eglises dont il avait la charge, Norbert Valley souhaite «développer des relations, aider des gens», notamment ceux qui ont une spiritualité New Age: «Je suis un être humain avec eux et si Jésus est avec moi, ça se sent.» Et le jardin est cet espace où il peut partager plus que de simples tomates.
Retrouvez les autres épisodes de la série d’articles notre site :
– Une démarche éco-solidaire chrétienne
– Un rêve holistique au Sénégal
– Une ferme, sur le toit d’un centre commercial
