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«Il est possible de suivre Christ et d’aller au front»: interview d’un Ukrainien

© David Métreau
Ruslan Maliuta, Ukrainien et chrétien engagé, s’est installé en Suisse avec sa famille il y a trois ans, un mois avant l’invasion de son pays par la Russie. Il témoigne des interrogations éthiques et théologiques que la guerre induit. Entretien.
David Métreau

En tant qu’ukrainien, quel est votre regard sur cette guerre et sur l’engagement des chrétiens dans celle-ci?

Permettez-moi d’abord de présenter un peu le contexte. Jusqu’à récemment, les évangéliques en Ukraine étaient historiquement strictement pacifistes, influencés par les mennonites présents sur le territoire depuis le 18e siècle. Hors de question de prendre les armes, de rejoindre l’armée, etc.

Mais en 2014, avec la guerre contre la Russie, cette position a commencé à être reconsidérée. Mon parcours n’a cependant pas été aussi conceptuel. Ma boussole morale a été cette question que je me suis toujours posée: Que signifie «suivre le Christ dans le monde»? Que signifie «suivre le Christ dans une telle situation, quand votre pays est attaqué»? J’en ai conclu qu’il est possible de suivre le Christ et d’aller au front, de prendre une arme et de protéger son pays.

Cela ne signifie pas que tout le monde doive le faire et que tout le monde – même les chrétiens – le font pour les bonnes raisons, en suivant le Christ. On peut le faire par colère, par haine ou par devoir. Mais certaines personnes peuvent être conduites par Dieu à aller au front et à se battre pour leur pays; c’est pourquoi je serais prudent avant de juger les gens.

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Dossier: L'Ukraine face à son destin

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