Faith checking

Son erreur lui a coûté cher, à Sanija Ameti. Après avoir publié sur Instagram des photos d’elle-même en train de tirer sur une représentation de Marie et de Jésus en peinture, elle a été vivement critiquée, tant et si bien qu’elle a démissionné de la direction du Parti vert libéral de Zurich et se trouve désormais sous protection policière.
Si la politicienne s’est déjà excusée et indique regretter son geste, qu’elle qualifie de «stupide», elle continue de s’attirer les foudres. Et à raison: les images sont violentes et elles perturbent. Mais ce que cette affaire révèle également, c’est que la cruelle cancel culture est bel et bien d’actualité, même en Suisse. On a assisté à une chute monumentale que certaines voix, de droite comme de gauche, commencent à dénoncer.
Elle a commis une erreur et le reconnaît, mais méritait-elle de perdre, au passage, tout respect? Le 11 septembre dans lematin, le journaliste Eric Felley commentait: «Son parti veut s’en débarrasser sans autre forme de procès (…) Les vert’libéraux ne sont pas très chrétiens non plus sur ce coup et réagissent comme des intégristes vis-à-vis de leur membre. Alors qu’ils ont eux-mêmes proposé au Parlement de supprimer le délit de blasphème. Sans succès, il est vrai.
Au lieu de la protéger, leur attitude a clairement favorisé le climat de haine qui s’est abattu sur elle en deux jours (…) Jésus-Christ, sans doute, lui aurait déjà pardonné cette faute, car c’est le sens profond de son message.» Un éloge des chrétiens et de Jésus-Christ qui sonne juste, bien que dans ce contexte, il dérange.
Il nous ramène au message porté par cet enfant dont le visage criblé de balles défraie l’actualité: celui de la paix, du refus de la haine et d’une justice correctement menée.
