Un univers sombre, le reflet d’une société où tout espoir semble avoir disparu. Voilà comment l’on pourrait résumer le contenu des livres de World Crisis Crew (WCC), petite maison d’édition genevoise créée par un jeune évangélique et présente pour la seconde fois au Salon du Livre.
Le slogan de David Rolandi, 25 ans, fondateur de WCC: «Proposer une lecture alternative à une jeunesse en perte de repères». En effet, derrière ce monde obscur que renferment ces romans et recueils de poésie, se cache une volonté précise: amener les lecteurs à se questionner sur le sens de la vie et la société, «sur la base d’une foi et d’une éthique chrétienne». Le tout s’inscrit dans un courant de pensée proche des écrits d’auteurs tels que Jacques Ellul ou Léon Tolstoï et de l’anarchisme chrétien. Une manière de procéder qui ne plaît pas forcément à tous les évangéliques, «par peur du terrain sur lequel on s’avance» ou parce que cette méthode de témoignage indirect ne correspond pas aux «standards d’évangélisation». «Oui, il y a un côté provocateur dans la démarche, une sorte de déconstruction des idées.»
Les bouquins semblent toutefois faits sur mesure pour le public de WCC: de jeunes adeptes d’une culture alternative «gothico-post-punk», attirés par une lecture qui exprime le vide de sens que revêt parfois la vie, et en quête d’explications. «Si on enlève l’idée de Dieu, il ne reste qu’une société nihiliste», soutient David Rolandi.
Depuis sa création en 2011, le WCC a édité trois auteurs, certains à plusieurs reprises. «La quantité ne compte pas pour nous. Le but est de faire passer le message». Même si son logo laisse apparaître un rappel à la croix, WCC ne se réclame pas d’une appartenance chrétienne. Mais dans ses recherches d’artistes et ses rencontres, David Rolandi n’hésite pas à parler «clairement de la Bonne Nouvelle», si des gens posent des questions.

Joëlle Misson

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juin 2014

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