Centrafrique: Reprendre le dialogue
En novembre, Josué Binoua avait contesté la nature religieuse du conflit lors d’un entretien accordé au Christianisme Aujourd’hui. Avec le recul, il explique que sa déclaration d’alors était conforme à la réalité initiale. Elle avait en outre valeur de mise en garde contre une dérive possible. «Malheureusement, je n’ai pas été entendu. Certains ont exploité l’appartenance religieuse pour attiser la violence. Du coup, le conflit est devenu religieux.»
Lorsqu’on l’interroge sur l’avenir, l’ancien Premier ministre de RCA indique qu’il veut y croire. «A condition de reconnaître que nous avons tous fauté et nous en repentir, de refuser toute politique de victimisation. A condition aussi d’inviter toutes les composantes du Peuple centrafricain à reprendre le dialogue sous l’arbre à palabres». Y compris ceux qui sont sous influence étrangère? Josué Binoua répond: «Tous ceux qui n’ont rien à se reprocher devant la justice nationale et internationale.»
Pour celui qui a été exfiltré après son limogeage vers la France, pays dont il a également la nationalité, «il est inutile d’attendre les solutions de l’étranger. C’est aux Centrafricains qu’il revient de mettre en commun leurs cinq pains et deux poissons pour construire ensemble l’avenir du pays».
Christian Willi
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – avril 2014
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