Ce jour-là… le 24.09.1911
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Ce jour-là est inauguré près d’Anduze, dans le Gard, le Musée du Désert. Son but? Rappeler la vie et la révolte des protestants persécutés dans la campagne aride ou les grottes du Languedoc, du Dauphiné et surtout des Cévennes, suite à la décision de Louis XIV de révoquer l’Edit de Nantes en 1685. L’implantation de ce lieu de mémoire n’est pas due au hasard: ses deux promoteurs ont choisi le Mas Soubeyran, la maison natale du paysan Pierre Laporte, dit Rolland, l’un des chefs camisards emblématiques, victime à 24 ans de son combat contre l’intolérance religieuse; son corps fut même traîné et exposé à Nîmes.
L’inauguration du musée permet également de renouer avec la coutume de l’«assemblée». Du temps du désert, les fidèles martyrisés faisaient en effet des kilomètres à pied pour se retrouver clandestinement et écouter un pasteur itinérant.
Depuis ce 24 septembre 1911, chaque premier dimanche de septembre, des protestants venus généralement de la région, mais aussi des descendants de huguenots installés à l’étranger, assistent ainsi à l’Assemblée du Désert pour vivre un culte et évoquer l’histoire mouvementée de ces martyrs de la Réforme. Les quelque 15000 participants n’en restent pas moins ancrés dans le présent, aimant souligner les valeurs défendues par les insurgés d’autrefois et transmises comme un héritage à préserver dans une société en mal de repères. Par tradition, «la Cévenole» met un terme à la journée, quand l’assistance entonne le chant créé en 1885 par le pasteur Saillens, à l’occasion du bicentenaire de la révocation de l’Edit de Nantes, pour célébrer la protection de Dieu et la foi des huguenots dans le désert.

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui septembre 2016
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