Ambassadeurs de la réconciliation, pour petits et grands conflits

La réconciliation peut-elle rendre le monde meilleur? Vingt ans après le génocide du Rwanda, les blessures sont loin d’être toutes cicatrisées. La tension était palpable en marge des récentes commémorations. Plusieurs initiatives de réconciliation ont pourtant été entreprises depuis 1994. Avec des progrès réjouissants. En 2002 par exemple, le chrétien Matthias Stiefel et son ONG WSP International (devenue depuis Interpeace) ont soutenu les Rwandais dans la création de l’Institut de Recherche et de Dialogue pour la Paix (IRDP).
La méthode de travail de l’ONG reposait sur quatre axes: une relecture en commun du passé par la population, un inventaire des différentes interprétations du génocide, un apport au développement économique commun et enfin un cadre judiciaire capable de gagner la confiance des parties en conflit. Le tout accompagné d’un travail d’étude accadémique (IRDP), pour dépolitiser le processus. «En effet, souvent les chefs de guerre ne peuvent pas se parler, en raison de leur méfiance réciproque ou par peur de perdre la face», précise Matthias Stiefel.
Des progrès ont été manifestes, non seulement au Rwanda, mais aussi dans une vingtaine de pays où l’ONG est active. En Somalie, la création d’espaces de dialogue a permis d’éradiquer durablement le conflit dans le Somaliland et le Puntland, deux Etats qui représentent 60% du pays. «Ils ont en outre permis d’initier des projets économiques communs aux groupes précédemment en conflit, en leur permettant d’envisager un avenir commun», témoigne Matthias Stiefel.
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